Dévoilé début mars 2022, le SUV compact Renault Austral arrivera dans les concessions à l’automne prochain. Après un premier match avec le best-seller de la catégorie, le Peugeot 3008, il se frotte à l’autre SUV compact français à savoir le Citroën C5 Aircross. Cousin technique du Peugeot 3008, il fait déjà figure de vieille connaissance puisque présent depuis 2018 en Europe. C’est avec un nouveau visage qu’il se présente face au nouveau Renault. En effet, la version restylée sera commercialisée au mois de mai, de quoi lui permettre de poursuivre sa carrière jusqu’en 2025.

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Des styles évocateurs d’aventure

Avec l’Austral, Renault efface le Kadjar et s’offre un nouveau départ. Le but est, d’une part, de prendre une revanche sur le Peugeot 3008 et, d’autre part, de laisser à bonne distance le Citroën C5 Aircross sur le marché français. Avec cet objectif clair, les designers n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère. Le style est fort, bien marqué, athlétique, dynamique. La finition Esprit Alpine en témoigne. Elle se distingue par une peinture gris mat – une première pour un véhicule de série chez Renault – et par des jantes de 20 pouces sombres arborant un lettrage Alpine. À l’avant, la signature lumineuse et la mise en scène du logo font écho, à l’arrière, à des feux fins et high-tech, très valorisants.

Le traitement en quasi-bandeau casse visuellement la sensation de hauteur. C’est particulièrement bien vu sur un SUV de haute stature. D’ailleurs, pour brouiller les pistes et donner une impression de longueur statutaire (dans les faits, le Renault Austral a un format standard de 4,51 m de long et repose sur un empattement de 2,67 m),  l’incontournable toit noir et la lunette arrière inclinée sont de la partie.

“Notez les épaules bien marquées et le vitrage latéral avec un décroché au niveau des custodes… comme sur un Peugeot 3008. Serait-ce un hasard ?“

De son côté, le Citroën C5 Aircross bénéficie d’une opération cosmétique. Son but : viriliser les lignes, gommer les rondeurs qui jusqu’alors le distinguaient des concurrents. Mais aussi harmoniser son museau avec ceux des nouvelles réalisations de la marque, les C4 et la Citroën C5 X. Fini donc les lignes parallèles de part et d’autre des chevrons, place à des éléments dédoublés à leurs extrémités. Le logo prend aussi de l’importance pour répondre à celui du rival du jour. Des écopes traversantes apparaissent en bas du bouclier afin d’optimiser l’aérodynamisme. Enfin, le dessin du ski de protection soulignant le pare-chocs fait penser à l’univers cosmétique du Peugeot 3008, dont l’ombre plane décidément sur ses compatriotes. À l’arrière, les modifications sont mineures. Seule la texture des feux a évolué pour, là encore, s’inscrire dans l’univers formel de la gamme.

Le C5 Aircross mise lui aussi sur un toit noir (mais pas sur notre exemplaire du jour) pour assurer la personnalisation du véhicule ; une teinte pouvant être assortie à celle des jantes. Évidemment, rien n’a changé sur le profil. Le SUV restylé est toujours nettement plus cubique au niveau de la poupe que son rival de chez Renault. Et, s’il présente la même longueur que l’Austral (4,50 m), il est toutefois mieux disant au niveau de l’empattement avec 2,73 m, soit 6 cm de plus. Cela aura des incidences à bord… mais pas forcément celles que l’on croit.

Renault Austral vs Citroën C5 Aircross : le match des dimensions

À chacun son arsenal digital

À bord du Renault Austral, on retrouve l’interface en L inaugurée par la Mégane E-Tech 100 % électrique. Un agencement articulé autour d’une instrumentation digitale sur une dalle de 12,3 pouces devant le conducteur assortie d’un écran tactile de 12 pouces sur les versions haut de gamme. Comptez sur un format de 9 pouces en entrée de gamme. Précis, le graphisme est valorisant, et les animations lors des changements de mode d’affichage en mettent plein la vue. Un peu trop même.

L’Austral, ici en finition Esprit Alpine, bénéficie d’un volant à méplats en haut et en bas comme un Peugeot 3008. Toujours lui ! Néanmoins, comme à bord de la Mégane E-Tech, la migration de la commande de boîte de vitesses vers le volant a laissé de la place dans l’habitacle pour les rangements. On y retrouve ainsi la poignée dotée d’un plateau coulissant. Dessus, il est possible de charger son smartphone, qui reste bien en vue. C’est pratique, à portée de main, et libère au besoin un bac profond ou bien un double porte-gobelet. L’aménagement est à la carte.

Le Citroën C5 Aircross a profité de son restylage pour se mettre à la page sur la question du digital. L’écran tactile hérité de la C4 – tout comme les aérateurs horizontaux et les touches tactiles en dessous – a une diagonale de 10 pouces contre 8 auparavant. Mais c’est uniquement sur les versions haut de gamme. Car les modèles d’accès conservent l’ancienne planche de bord avec les aérateurs centraux verticaux. Idem pour l’instrumentation numérique sur une dalle personnalisable de 12,3 pouces, réservée aux livrées les plus huppées.

Il y a encore des compteurs à aiguilles sur les modèles d’accès afin d’abaisser le prix, on en reparle plus bas. Enfin, entre les sièges, le C5 Aircross bénéficie désormais sur les versions à boîte automatique (85 % des ventes) de la commande par gâchette. Celle-ci remplace avantageusement l’imposant levier de type Cobra.

Deux monospaces déguisés en SUV ?

Si Renault, inventeur du monospace avec l’Espace, n’aura bientôt plus aucun véhicule de ce type dans sa gamme avec l’arrêt prochain du Scénic, il n’en oublie pas leurs vertus en matière de modularité. Ainsi, tout comme le Captur, à l’étage inférieur, l’Austral dispose d’une banquette coulissante sur 16 cm. Mais la recette a été bonifiée, puisque le coulissement est désormais indépendant, avec un découpage 2/3 – 1/3, au niveau des assises. Tandis que les dossiers sont inclinables pour moduler le volume de coffre au gré de vos besoins. De plus, des tirettes permettent de rabattre les dossiers depuis le coffre. Selon nos mesures, le Renault Austral offre des assises plus longues et un peu plus d’espace aux jambes que son rival et ce malgré un empattement plus court. Un choix dont souffrira un peu le volume du coffre.

Nos mesures d’habitabilité  Renault Austral vs Citroën C5 Aircross

Même constat chez Citroën, qui a déjà franchi le pas en poussant vers la retraite le Grand C4 Space Tourer. Toutefois la marque au double chevron qui ne veut pas se couper de sa clientèle familiale, a recyclé les trois sièges indépendants coulissants des C4 Picasso et Grand C4 Picasso à bord du C5 Aircross. C’est une configuration unique chez les SUV. Ceci permet une modularité maximale, l’Austral ne peut donc lutter sur ce point. Sauf pour les tirettes rabattant les dossiers, pour le C5 la manoeuvre ne peut se faire depuis le coffre.

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Et pour ne rien gâcher, Citroën a eu la bonne idée de conserver, à l’avant comme à l’arrière les sièges ultra confort moelleux à souhait. Mètre en mains, le Citroën offre davantage de garde au toit que le Renault et n’a pas de tunnel central qui pénalise la place du milieu. A cet endroit, le passager est logé à la même enseigne que les deux autres qui l’encadrent. Parfait pour vos triplés.

Coffre : deux cas de figure

Sur le papier, le volume du coffre du Renault Austral oscille entre 500 et 575 litres pour les versions thermiques, en hybride, la capacité est réduite entre 430 et 555 litres. Dans les faits, le seuil est haut perché (80 cm) et il subsiste une faible marche entre ce dernier et le plancher. Conçu comme un modèle asiatique ( l’Austral partage bon nombre d’éléments avec le Nissan Qashqai), le SUV Renault laisse entrevoir les contours de ses passages de roues ce qui permet de bénéficier d’une largeur maximale (132 cm) dès l’entrée du coffre. Une configuration parfaite pour glisser un sac de golf. En revanche, la profondeur est moindre que celle offerte par son rival.

Plus cubique au niveau de la poupe, nous l’avons dit plus haut, le Citroën offre logiquement davantage de capacité d’emport que le Renault. Sa soute loge entre 580 et 700 litres pour les versions thermiques et de 460 à 600 litres sur celle hybride rechargeable, en raison bien sûr de la présence des batteries sous le plancher. Agencé au carré, c’est-à-dire avec des flancs droits, le coffre calera parfaitement valises et cartons. Revers de la médaille, la largeur est toujours la même : celle qui correspond à la distance interne des passages de roues. Enfin, le hayon, s’ouvrant électriquement à l’instar de celui de son concurrent, limite son débattement à une hauteur de 2 mètres. Point positif, la peinture du volet ne s’égratignera pas contre le béton du plafond de votre parking souterrain. En revanche, selon votre taille, ce pourra être votre front ou votre crâne qui, involontairement, se frottera à la gâche de verrouillage. Le Renault Austral propose le choix inverse avec un déploiement conséquent du hayon. 

Nos mesures des coffres Renault Austral vs Citroën C5 Aircross

* Versions hybrides rechargeables

(1) banquette coulissante

Moteurs : l’ouverture ou la réduction à l’essentiel

Dans l’ère du temps, le Renault Austral fait l’impasse sur les moteurs diesel. Il focalise son offre sur des blocs essence tous électrifiés. Par niveau de puissance croissante on trouvera sous son capot, le 3 cylindres 1.2 TCe de 130 ch, le 4 cylindres 1.3 TCe proposé en 140 et 160 ch avec, au choix, une boîte de vitesses manuelle ou une transmission CVT XTronic Nissan. Enfin, au dessus, on trouve  à nouveau un 1.2 TCe décliné hybride E-Tech en 160 et 200 ch, associé à une boîte automatique à 7 rapports. Le système 4Control a quatre roues directrices est proposé en option. 

Au fil du temps, le C5 Aircross a réduit et redéployé sa palette de motorisations. A ses débuts, il proposait deux blocs essence de 130 et 180 ch et deux diesel, également de 130 et 180 ch. Aujourd’hui ne subsistent que les deux moteurs thermiques de 130 ch. Il reste donc une offre diesel à destination des gros rouleurs et des flottes d’entreprises. Tandis qu’à l’automne 2020 est venu en renfort, au sommet de la gamme, une version hybride rechargeable cumulant 225 ch sur ses roues avant motrices. Elle représente désormais 37 % des ventes.

Pour l’instant, les prix du Renault Austral ne sont pas encore connus ni l’articulation de la gamme. Néanmoins selon nos estimations, le tarif de base devrait avoisiner les 32 000 €. Par la suite, la gamme Austral s’étoffera d’une déclinaison allongée à 4,70 m dotées de 7 places et d’une exclusive version Coupé. Le Renault Austral est fabriqué en Espagne. De son côté, le Citroën C5 Aircross débute à 27 850 € en essence, 30 600  € en diesel et à 41 750 € en hybride rechargeable. Les prix sont plus attractifs car les versions d’entrée de gamme devraient être plus dépouillées que celle de l’Austral. Le C5 Aircross est fabriqué en France dans l’usine de Rennes

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Bilan Renault Austral vs Citroën C5 Aircross

Nous sommes à la croisée des chemins entre un Austral qui va débuter sa carrière sur le segment et un C5 Aircross qui a déjà l’expérience du terrain. Le premier a tout à prouver à commencer par faire oublier son prédécesseur. Le second doit se refaire une santé et revenir aux avant-postes. Chacun à sa manière joue la carte de la personnalisation et du style baroudeur. Pour séduire les familles, ils ont chacun leur méthode et leur modularité. Mais ils feraient bien de se méfier de leur ennemi commun, le Peugeot 3008 qui, même en fin de vie, ne leur facilitera pas la tâche. Ce sera même encore plus compliqué fin 2023, lorsqu’il fera peau neuve et rebattra les cartes du segment. Sans oublier la concurrence agressive des Hyundai Tucson et Kia Sportage.